Livraisons d'engrais sur la campagne Phosphore et soufre en hausse de 10 %
Les chiffres de livraison d'éléments fertilisants montrent un léger recul de l'azote et une augmentation significative du phosphore et du soufre. Ces évolutions illustrent le développement de certaines espèces et le raisonnement des apports selon les besoins de la parcelle.
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Sur la campagne 2012-13, 9,3 millions de tonnes d’engrais ont été livrées aux agriculteurs français, un chiffre en hausse de 8,1 % par rapport à la campagne précédente, ainsi qu’1,8 Mt d’amendements minéraux basiques, en recul cette fois, de 14,3 %, soit 11,1 Mt de fertilisants.
Par rapport à la moyenne des trois dernières campagnes, qui permet de lisser l’effet stock, les livraisons d’azote marquent un léger recul (- 1 %). Elles restent bien sûr le premier élément utilisé, à hauteur de 2,13 Mt. Peu de changement sur le potassium (+ 2 %) mais une augmentation significative du phosphore (+ 11 %). Cette progression résulte d’une prise de conscience de l’effet du phosphore sur l’installation précoce des cultures et leur productivité après des dizaines d’années de faibles apports. La progression du soufre (+ 10 %) s’explique par un hiver prolongé et un printemps pluvieux avec un risque élevé de carence de même qu’une hausse des surfaces de cultures exigeantes en cet élément. Enfin, le magnésium recule de 7 %.
nécessité de corriger l'acidité des sols
La valeur neutralisante mesure la capacité des amendements basiques (chaux et carbonates) à réduire l’acidité des sols. La quantité totale d’éléments correcteurs de l’acidité des sols (VN) est stable par rapport à la moyenne des trois dernières campagnes, mais en baisse de 9 % sur 2012 à cause du printemps pluvieux qui a gêné les épandages.
Quant à la provenance de ces éléments fertilisants, les importations pays tiers augmentent de façon continue depuis 2007-08. Elles concernent en particulier l’urée en provenance du Moyen-Orient et du Maghreb.
En parallèle, l’Unifa, union des industries de la fertilisation, réagit sur l’amendement I-CF476 adopté le 10 octobre à l’assemblée nationale, qui fixe la hausse de Tva sur les produits fertilisants, la faisant passer de 7 à 20 % au 1er janvier 2014, à l’exception des produits utilisables en agriculture biologique. Thierry Loyer, président de l’union, se dit choqué que les députés ne considèrent pas les produits fertilisants comme de première nécessité donc assujettis à une Tva de 10 %. « Il ne s’agit pas de consommables de luxe. Ils assurent la quantité et la qualité des productions de matières premières végétales agricoles. »
Performances environnementales
- Dix ans d’essais pluriannuels sur l’azote montrent que les cultures absorbent mieux l’azote apporté sous forme d’ammonitrate et qu’utilisée tous les ans, cette forme d’azote permet une économie de 33 kg d’N/ha par rapport à l’urée sur colza-blé-orge.
- Le réseau d’essais P+K mené en partenariat avec des coopératives et InVivo Agrosolutions montre un gain de rendement de 8 q/ha en colza, 4 q en blé tendre et 7 q en orge d’hiver, comparé aux témoins sans apport.
- La base d’analyses de terre établie par Inra-Infosol montre qu’il faudrait 7 millions de tonnes de VN (valeur neutralisante) supplémentaires pour atteindre un pH optimal pour la fertilité.
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